2011, l’année des hackers (?)
Je n’ai pas l’habitude de me lancer dans des prédictions pour l’année à venir, je n’ai pas et je n’aurai jamais la prétention de prédire l’avenir. Je laisse ça aux grands gourous 2.0 que Cédric a si bien décrit dans un récent billet. Le passé nous a déjà prouvé que rien n’est prévisible et que la plupart des événements qui entrent finalement dans l’histoire étaient totalement inattendus. A part lire des banalités que même mon chien aurait pu formuler entre deux promenades, je ne trouve rien d’intéressant dans ces prédictions. Ah oui, Apple va racheter Facebook, c’est vrai, tout le monde y croit à mort ! (Sous réserve que Facebook ne ferme pas le 15 mars 2011 bien sûr, on y croit dur comme fer également.)
Pourtant, j’avoue, je m’étais déjà lancé dans ce genre de prédictions par le passé, et j’avais vu juste ! Cela m’avait même valu le surnom de “Vinstradamus” ! Comme quoi…
Non, sérieusement, cette année, je vais me lancer. Je ne vais pas prendre un énorme risque, certes. Je vais juste vous affirmer que 2011 sera, plus que jamais, l’année des hackers !
Mais c’est méchant un hacker, non ? Ça crée des virus et alors mon PC il devient lent lol !
Mmmm, pas exactement, non. Je pense qu’il est temps de redéfinir la vraie signification du mot hacker, chère madame.
Littéralement, hacker veut dire bidouilleur, bricoleur. Le terme est utilisé pour désigner des programmeurs astucieux et débrouillards. Plus généralement il désigne le possesseur d’une connaissance technique lui permettant de modifier un objet ou un mécanisme pour lui faire faire autre chose que ce qui était initialement prévu (merci Wikipédia, tu m’ôtes les mots de la bouche).
Le hacker n’a généralement pas d’intentions sombres et destructrices, bien au contraire. Dans la tête des gens, le terme hacker est souvent confondu avec le terme cracker (Wikipédia) qui, lui, désigne un pirate informatique destructeur.
Le hacker utilise généralement ses connaissances en programmation pour essayer d’améliorer son quotidien, et s’il met le fruit de son travail à disposition, il améliore ainsi le quotidien du plus grand nombre.
C’est dans cet esprit que j’avais réalisé, en 2006, un Web service permettant d’obtenir le programme TV, grâce à la technique du Web scraping (parcourir le code source HTML d’une page pour en extraire les informations désirées). J'avais écrit un article pour décrire la manoeuvre mais malheureusement, j’avais vite été rattrapé par les commerciaux impolis de TvBase qui m’avaient menacé par téléphone. Ils n’auraient sans doute rien remarqué si je n’avais pas fait mon malin sur mon blog mais peu importe. J’étais jeune à l’époque. J’ai fermé ma bouche et j’ai mis le truc offline. De toute façon, c’était totalement illégal, j’en conviens. Mais ça m’avait permis de m’amuser et d’apprendre, tout n’était pas perdu. Je trouve juste dommage qu’en 2011, il n’existe toujours aucun format ouvert permettant d’obtenir ce genre d’informations et que des boîtes comme TvBase arrivent encore à gagner beaucoup d’argent avec ça. Bref, c’est une autre histoire.
Autre exemple, Michaël Uyttersprot avait réalisé une application mobile lui permettant d’obtenir les horaires de la STIB (la compagnie de transports en commun de la région de Bruxelles) en temps réel sur son téléphone Android. Il utilisait également la technique du Web scraping mais il a eu plus de chance que moi. En effet, la STIB ne lui a pas tapé sur les doigts (enfin, peut-être un peu) mais lui a commandé une vraie application Android, utilisant des données légitimes cette fois-ci. Depuis lors, il a également réalisé le site mobile http://m.stib.be (avec Grégoire en charge du design) et d’après ses derniers tweets (genre “Objective-C, c’est trop de la balle !”), je ne prends pas beaucoup de risques en affirmant qu’il bosse sur une application iPhone. Une chouette histoire à raconter dans toutes les chaumières, au coin du feu.
Mais le plus célèbre des hackers aujourd’hui reste sans doute Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook, élu personnalité de l’année 2010 par TIME. Les prémices de Facebook se basent sur plusieurs actes de hacking de sa part. Si vous voulez en savoir plus à son sujet, je vous conseille d’aller voir le film The Social Network (sans conteste dans mon top 3 de 2010 avec Toy Story 3 et Inception). C’est ce qui me fait dire que 2011 sera plus que jamais l’année des hackers.
Ce sentiment est conforté par la naissance de mouvements comme le Hack Democracy, initié par Xavier Damman, un développeur belge parti créer un business à succès à San Francisco. Plusieurs fois par mois, des hackers belges et d’autres curieux se réunissent pour discuter des meilleures façons d’améliorer la vie du citoyen grâce aux données et à l’informatique.
Ce sentiment est encore plus conforté par ces graphistes et développeurs qui lancent des actions citoyennes (230111.be, camping16.be, lerecorddumonde.be) qui auraient rassemblé 17 geeks 2.0 il y a quelques années mais arrivent aujourd’hui à réunir des milliers de personnes et font le tour de tous les médias (francophones et néerlandophones) de notre cher Royaume (bien aidés par des réseaux sociaux tels Twitter et Facebook, des outils créés par des hackers).
Tout ceci me fait me poser la question suivante : Les hackers seront-ils les rockstars de demain ? Wait and see.